A propos de la quête d’Emmanuel et du Grand Jacques…

Le 14 janvier dernier lorsqu’Emmanuel Moire avait dévoilé la liste manuscrite des treize titres des chansons de son cinquième album «Odyssée» avant sa sortie officielle et sa découverte le 15 février, «La Quête», figurant en septième position, avait suscité notre curiosité.

Un mot puissant associé à une chanson immortelle, à une voix, à une interprétation et à ce supplément d’âme unique à travers le souvenir du Chevalier Don Quichotte et de sa Dulcinée. Cette chanson est extraite de la comédie musicale «L’homme de la Mancha» que Jacques Brel avait adaptée en français en 1968 d’après «The impossible dream-The Quest», extraite de la comédie musicale «Man of La Mancha» créée à Broadway en 1965.

Le mouvement qui anime Brel est un mouvement de liberté, d’amour, un besoin de tout quitter et de partir loin, de rêver, d’aller jusqu’au bout de l’aventure et de tenter d’atteindre l’inaccessible étoile. En quelques vers se dessine cette volonté inébranlable de tout faire pour réaliser son rêve. Le poète rejoint ainsi le héros, le mythe pour entrer dans la légende. L’appel du large qui «berce notre infini sur le fini des mers» (Charles Baudelaire), est peut-être ce que Jacques Brel cherche vraiment. Faire partager aux autres sa quête du sens, c’est déjà leur offrir le sens de cette quête. Finalement dans ce voyage aux Marquises, au bout de la vie, au large de l’espoir, dans cette quête, le cheminement est aussi important, voire plus, que l’objectif.

«Rêver un impossible rêve, Porter le chagrin des départs, Brûler d’une possible fièvre, Partir où personne ne part, Aimer jusqu’à la déchirure, Aimer même trop, même mal,Tenter, sans force et sans armure, d’atteindre l’inaccessible étoile,Telle est ma quête, Suivre l’étoile, Peu importe mes chances, Peu importe le temps ou ma désespérance, Et puis lutter toujours, Sans questions ni repos, Se damner pour l’or d’un mot d’amour, Je ne sais si je serai ce héros, Mais mon coeur serait tranquille, Et les villes s’éclabousseraient de bleu, Parce qu’un malheureux, Brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé, Brûle encore, même trop, même mal, Pour atteindre à s’en écarteler, Pour atteindre l’inaccessible étoile»

«L’homme n’est pas fait pour rester quelque part. Etre figé, c’est une erreur colossale. Je suis parti parce que j’avais peur de vieillir trop vite. Trop vite vieux, trop vite mort… J’ai eu envie de partir chercher. Partir physiquement à la recherche de quelque chose. Et ce quelque chose, je ne l’ai pas encore trouvé»

A l’écoute de la chanson d’Emmanuel Moire, sa quête est différente et beaucoup plus profonde, plus intime, elle raconte cet appel à l’action intérieure, une quête d’absolu pour aller vers soi, chercher dans ses racines et «dans les méandres du passé», «le sens de sa vie seul».

par Yohann (@gnamoureux)

Quels sont les liens avec l’Odyssée, «La Quête» d’ Emmanuel Moire et du Grand Jacques? Deux Artistes authentiques et passionnés, deux époques différentes… Nombreux sont ceux qui savent mais pour tous les autres, gardons au chaud la surprise en leur conseillant vivement d’aller faire le plein d’émotions, d’énergie, de douceur, en plein cœur des souffles de vie et de la beauté des faisceaux de lumière de l’Odyssée d’Emmanuel Moire avant la fin du Tour.

PS: Plusieurs artistes ont revisité au fil du temps «La Quête» de Jacques Brel soit sur leurs albums studio ou live, soit à l’occasion d’émissions de télévision. Parmi eux: Julien Clerc sur son album «Sans entracte» sorti en 1980, Johnny Hallyday pendant son «Flashback Tour» de 2006, Nolween Leroy lors d’une spéciale « 300 Choeurs chantent les grands airs lyriques » en 2017 puis rediffusé en 2018 dans « 300 Choeurs chantent le meilleur des chansons d’Amour », Maurane sur son album hommage à Brel sorti en 2018. En passant on peut aussi citer Ginette Reno, Isabelle Aubret, Mireille Mathieu

PSS: Beaucoup d’entre nous se souviennent de l’interprétation de «Ne me quitte pas» par Emmanuel avec Jean-Felix Lalanne à la guitare à plusieurs reprises en 2008 et 2013. («Autour de la guitare» 2008, «Chabada» et «Une voix, une guitare» en janvier 2013).